lundi 18 juin 2007

Hypothétiquement criant de vérité

Je ne sais pas si je devrais vous dire ça, mais à part le fait que je suis complètement cassé et que je suis un maniaque de documentaires, j’ai récemment mis la main sur le dernier long métrage d’un certain étasunien qui fait de l’embonpoint. Mon problème c’est que ce film ne sort officiellement que le 29 juin, alors je prie le bon Dieu pour que ce soit une stratégie de marketing. De toutes manières je vais surement aller stationner mes fesses au cinéma. Quand même. Et vous aussi je l’espère.

Ceci dit, j’ai regardé ce documentaire - « Ben malade » (traduction libre de ma part) – avec un grain de scepticisme, car des choses assez méchantes ont été dites à propos de notre ami le gros récemment. Comme le fait qu’il enjolive ses histoires pour les rendre plus commercialisables. Mais il ne faut pas oublier : c’est un étasunien, et transformer les histoires en spectacle n’est pas juste une pratique courante, c’est une nécessité! La compétition est féroce; les navets où on chante les vertus du peuple qui sauve le monde ont déjà commencé à inonder le marché.

Heureusement, « Ben malade » réussit là où Farenheit 911 louche – l’histoire est plus humaine que jamais et les incongruités encore plus percutantes. Sans vendre la mèche, nos voisins sont là à se dire patriotiques, priant ne jamais tomber malade, pendant que le sapin médical leur est passé. Sous prétexte que tout ce qui est privé est nécessairement mieux, on laisse donc l’entreprise privée s’enfuir avec l’oseille. Même Enron a l’air d’une offense mineure dans de pareilles circonstances.

Pendant ce temps, « Ben malade » répète l’ouverture d’esprit, l’admission qu’il se fait mieux ailleurs. Une grande bouffée d’air frais de la part de Hollywood si jamais il y en a eue! Et l’auteur de « Ben malade » réitère dans son optimisme légendaire, sa conviction que nos voisins peuvent se sortir de la merde s’ils se mettent ensemble. Ce que je leur souhaite.

Mais ce qui me fascine le plus dans ce film – à part les histoires d’horreur pathétiques qui en découlent – c’est l’inévitable réflexion qu’il nous impose. Imaginez-vous, des gens qui traversent la frontière parce que notre système de santé est meilleur! C’est quelque chose. C’est encore plus étonnant quand on considère que depuis des années on nous sert l’idée que c’est trop cher et qu’on devrait faire comme nos voisins!

Vraiment choquant! Et n’oublions pas non plus que depuis quelques années, les lobby ont commencé à prendre toute la place. Nous sentons d’ailleurs leur pression et celle de beaucoup de joueurs dans le domaine de la santé au Québec et au Canada; privatisez, tout sera plus efficace et moins cher pour le contribuable!

Si on se fie aux résultats obtenus chez l’oncle Sam, je crois qu’il est sage d’assumer qu’on n’a pas de leçons à recevoir sur ce sujet. Et que bien sur, il est payant d’être informé au lieu de se faire passer un sapin … médical.

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