jeudi 21 juin 2007

Google plus brillant que GM (pas difficile)

En réplique à l'article de Tristan Péloquin
Google investit dans l’auto électrique

Nous avons tous entendu parler des carburateurs miracle et des projets tués dans l’œuf par des multinationales sans vergogne ou des gouvernement qui craignent un crash boursier. Et bien qu’elles m’enchantent, je reste ambivalent au sujet de ces découvertes; réalité ou fiction?

La part en moi qui croit à la justice sociale se dit « bien sur, ça fait longtemps qu’on se ligue pour empêcher l’ascension de l’humanité !». Or les preuves d’une telle conspiration sont difficiles à trouver.

Pendant ce temps ma part rationnelle se dit « où sont les plans, en quelques minutes, le net serait recouvert de plans pour faire des voitures qui ne consomment rien ». Or la documentation est rare et quand il y en a elle est incomplète ou peu convaincante.

Faut-il alors conclure que ces inventions n’existent pas? Oh pas si vite. Quand on sait que la Ford Model T (circa 1920) consomme moins d’essence qu’un VUS typique d’aujourd’hui, quand on sait que le principe du moteur à explosion n’a pas vraiment changé en 100 ans et quand on regarde tous les autre champs technologiques … exploser régulièrement … il est permis d’avoir de sérieux doutes.

Des doutes qui semblent encore plus fondés quand on voit la résistance du marché de l’auto aux besoins des consommateurs. Chaque année apporte sa fournée d’automobiles identiques à celle de l’année d’avant, sauf quelques changements mineurs, plus souvent qu’autrement esthétiques. Le moteur reste le même, la consommation la même. Les grandes avancées, comme celle du moteur hybride, sont annoncées mollement lorsqu’elles sont annoncées du tout. Et oubliez l’auto électrique. Aucun des gros ne veut en vendre!

Il est d’ailleurs pathétique que ce doit être des compagnies indépendantes qui reprennent le fleuron de l’auto électrique. Si on voulait un bel exemple que le capitalisme ne marche pas comme il le devrait, le voilà; malgré tous les compétiteurs sur le marché, il existe une ligne que personne n’ose franchir. Même la Prius a trouvé un compromis confortable; une auto hybride qui côute si cher que toute économie d’essence devient insignifiante.

Et c’est là que l’auto électrique rentre en ligne de compte. Depuis que le chat est sorti du sac avec le film « Who Killed The Electric Car », nous savons que tous les manufacturiers ont testé et puis mis sur le marché des véhicules complètement électriques et fonctionnels. N’en déplaise aux sceptiques, ces véhicules font tout ce que les autos conventionnelles font, hormis le fait qu’on doit les charger aux 400Km.

Et maintenant Google s’en mêle. Il était temps qu’un groupe d’affaire se lance parce que le mantra des affaires depuis quelques temps est devenu « jouons pépère ». Jouons pépère comme Hydro Québec qui abandonne le moteur roue alors que c’est clairement le futur. Jouons pépère comme l’industrie de l’auto qui a peur de mettre une auto électrique sur le marché … Mais qui se battra, assurez-vous, pour empêcher les petits indépendants de gagner le marché, tout comme l’histoire de la Tucker.

Je suis 100% derrière Google. Il est temps de changer. De politiciens, de compagnie d’auto. De moteurs.

Pendant ce temps pondérez ces récents développements dans le domaine de l’auto électrique :
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Une auto électrique bat une Ferrari et une Porsche … na na na na … hey hey ...

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Le Québec a son auto électrique : Une Silence, modèle basé sur la T-Rex.

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GM annonce (curieusement) un nouveau prototype … une auto à l’eau … mais elle ne sera pas prête avant 20 ans (bien sur, on vous croit sur parole).
http://www.youtube.com/watch?v=lcs662uA7zY

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Un article intéressant sur le moteur-roue d'Hydro-Québec (et laissez vos préjugés à la porte, ne considérez que les faits svp.)

mercredi 20 juin 2007

Qui brûle un feu brûlera par le feu

Ainsi, le Pape a déclaré que la mauvaise conduite au volant est un péché! Un dépassement, l'impolitesse, l'absence de politesse et tous ces comportements automobilement abjects seraient un manque évident d'une bonne attitude chrétienne. « L'automobile ne doit pas être une expression du pouvoir, de domination et une occasion de pécher » a-t-il prêché.

On se plaint volontiers des déclarations du pape que l'on qualifie de trop légalistes et rigides. Et pourtant, nous, fragiles piétons ou cyclistes sommes à la merci d'autres êtres humains qui, à bord d'engins considérablement plus gros et plus puissants que notre maigre carcasse, mettent en péril notre existence. Et puis, me diront ces adeptes de la puissance sur roues, il y a aussi des piétons ou des cyclistes qui, eux aussi, font preuve d'une ire parfois gratuite. Oui, c'est vrai. Est-ce que cette irritation est motivée par une frustration provoquée par le péché automobile ou pas? Peu importe! Ce n'est pas une raison pour écrapoutiller allègrement piétons et cyclistes.

C'est pourquoi je ne puis que lever mon chapeau et féliciter chaudement ce cher Benoît, seizième du nom, pour son initiative fort à propos. Qu'on croit en Dieu ou non, il faut se comporter en bon chrétien derrière le volant (ou le guidon) de son engin motorisé.

À défaut, la repentance est de mise, sinon... Imaginez la grande autoroute de l'éternité, avec plein de carrefours qui affichent des feux rouges, où vous n'avez pas le choix d'arrêter, car des voitures arrivent sans cesse dans l'autre sens à une vitesse vertigineuse; et chaque feu rouge dure des milliers d'années. Vous roulez cinq minutes, un autre feu rouge qui dure des milliers d'années. Votre voiture est verrouillée, pas moyen d'en sortir. Les fenêtres sont fermées, et il fait 40 degrés Celsius dans l'auto avec absolument rien à boire (vous souffrez, mais vous n'êtes jamais malade ou ne tombez jamais dans les pommes) et c'est comme ça pour l'éternité!

Les piétons écrasés par des chauffards ivres ou irresponsables penseront à eux en sirotant leurs thés glacés, confortablement installés à l'air conditionné...

Ainsi soit-il!

lundi 18 juin 2007

Hypothétiquement criant de vérité

Je ne sais pas si je devrais vous dire ça, mais à part le fait que je suis complètement cassé et que je suis un maniaque de documentaires, j’ai récemment mis la main sur le dernier long métrage d’un certain étasunien qui fait de l’embonpoint. Mon problème c’est que ce film ne sort officiellement que le 29 juin, alors je prie le bon Dieu pour que ce soit une stratégie de marketing. De toutes manières je vais surement aller stationner mes fesses au cinéma. Quand même. Et vous aussi je l’espère.

Ceci dit, j’ai regardé ce documentaire - « Ben malade » (traduction libre de ma part) – avec un grain de scepticisme, car des choses assez méchantes ont été dites à propos de notre ami le gros récemment. Comme le fait qu’il enjolive ses histoires pour les rendre plus commercialisables. Mais il ne faut pas oublier : c’est un étasunien, et transformer les histoires en spectacle n’est pas juste une pratique courante, c’est une nécessité! La compétition est féroce; les navets où on chante les vertus du peuple qui sauve le monde ont déjà commencé à inonder le marché.

Heureusement, « Ben malade » réussit là où Farenheit 911 louche – l’histoire est plus humaine que jamais et les incongruités encore plus percutantes. Sans vendre la mèche, nos voisins sont là à se dire patriotiques, priant ne jamais tomber malade, pendant que le sapin médical leur est passé. Sous prétexte que tout ce qui est privé est nécessairement mieux, on laisse donc l’entreprise privée s’enfuir avec l’oseille. Même Enron a l’air d’une offense mineure dans de pareilles circonstances.

Pendant ce temps, « Ben malade » répète l’ouverture d’esprit, l’admission qu’il se fait mieux ailleurs. Une grande bouffée d’air frais de la part de Hollywood si jamais il y en a eue! Et l’auteur de « Ben malade » réitère dans son optimisme légendaire, sa conviction que nos voisins peuvent se sortir de la merde s’ils se mettent ensemble. Ce que je leur souhaite.

Mais ce qui me fascine le plus dans ce film – à part les histoires d’horreur pathétiques qui en découlent – c’est l’inévitable réflexion qu’il nous impose. Imaginez-vous, des gens qui traversent la frontière parce que notre système de santé est meilleur! C’est quelque chose. C’est encore plus étonnant quand on considère que depuis des années on nous sert l’idée que c’est trop cher et qu’on devrait faire comme nos voisins!

Vraiment choquant! Et n’oublions pas non plus que depuis quelques années, les lobby ont commencé à prendre toute la place. Nous sentons d’ailleurs leur pression et celle de beaucoup de joueurs dans le domaine de la santé au Québec et au Canada; privatisez, tout sera plus efficace et moins cher pour le contribuable!

Si on se fie aux résultats obtenus chez l’oncle Sam, je crois qu’il est sage d’assumer qu’on n’a pas de leçons à recevoir sur ce sujet. Et que bien sur, il est payant d’être informé au lieu de se faire passer un sapin … médical.