samedi 2 juin 2007

L'art de poser les questions correctement.

Il n'y a pas grand chose pour m'irriter plus que les demi vérités qu'on nous sert quotidiennement dans les médias; on ne peut jamais les appeler des mensonges, car inévitablement elles sont basées sur des faits vérifiables. Mais pourtant quand on gratte ne serait-ce que la surface, on n'a même plus envie de faire de compromis ... comme un sandwiche au fromage avec des tonnes de salade et de sauce mais un maigre morceau ... de fromage!

Alors donc récemment j'échangeais avec quelqu'un sur la sempiternelle question du prix de l'essence. En attendant le véhicule électrique grand public que voulez vous? Bon bref, je me suis mis à réfléchir (jamais une bonne chose!) sur l'absurdité des prix.

En un premier temps j'en ai contre cette idée qu'on devrait se considérer chanceux que l'essence n'a pas aujourd'hui un prix stratosphérique; comme si nous étions choyés, la cible d'efforts sans cesse grandissants pour nous vendre ce maudit produit polluant le moins cher possible. Ben oui, voilà ma poignée dans le dos; rien de tel n'arrive. Les prix sont comme toujours, ballottés au gré des sautes d'humeur des grands et de la bourse.

Et qui dit bourse dit notre bourse quand vient le temps de dépenser notre argent. Mais la leur quand vient le temps d'encaisser, cela va de soi.

Mon autre problème c'est ces fameux petits graphiques qui expliquent en détail les frais de raffinage, de distribution et les taxes qui composent le prix à la pompe. Si les taxes n'étaient pas si élevées on ne s'adonnerait pas à un tel jeu de mise au pilori de l'état. Car dans tous les cas de grand profit, plus on s'abstient de donner les vrais chiffres, plus on accumule le magot. Et ici on joue le jeu à la perfection en détournant le regard: "c'est de la faute de l'état et des politiciens". Bien sur, l'industrie du pétrole est un OSBL (Organisme Sans But Lucratif).

Mon dernier problème (il y en a beaucoup mais je résume), ce sont les fluctuations subites et violentes du marché. Du jour au lendemain, 10% de plus à la pompe. Quelques petits coups en rafale et on se ramasse, du jour au lendemain, avec 20% ou 30% de plus! Il n'y a pas d'autre produit sur le marché qui soit si instable. Et pourtant c'est (malheureusement et pour l'instant) un produit essentiel. Et pas un politicien ou un économiste pour critiquer cet état de fait. Et si on augmentait votre loyer de 30%, vous ne sauteriez pas au plafond? Ah mais j'oubliais, le pétrole ce n'est pas "pareil".

Ce qui nous amène à la partie qui me semble la plus intéressante.

Il faut admettre, à priori, que tout ce qui concerne l'industrie pétrolière pue les relations publiques. À les entendre parler, on serait bien malvenu de les critiquer ou même de penser qu'ils ne sont pas blancs comme neige. Toutes ces raffineries fermées ça ne compte pas? Mais non bien sur, on essaie simplement "d'optimiser" la production. Curieux quand même que quand c'est optimisé, c'est plus cher pour le consommateur. On commence à connaître la chanson ...

L'autre point c'est l'idée souvent menée de l'avant qu'il faudrait couper les taxes sur le pétrole pour aider les Canadiens. Notez qu'ici encore ce sont les citoyens qui en font les frais - puisque ces fameuses taxes servent la santé et l'éducation, supprimer les taxes sur le pétrole signifie simplement taxer autre chose. Pourquoi pas une surtaxe sur les livres et les médicaments tant qu'à y être? Sans compter qu'on peut mettre son argent à la bourse: sitôt les taxes tombées, les grandes raffineries regagneront le "terrain perdu" assez rapidement, merci.

Ma dernière observation concerne une question finalement posée correctement: le prix de l'extraction, du raffinement et de la distribution a-t-il si changé depuis les derniers 10 ans que le prix du pétrole à la pompe a doublé? Poser la question c'est y répondre; en fait il ne coûte probablement pas beaucoup plus cher de faire ce qui est était éminemment faisable il y a 10 ans, ce qui veut dire que le reste de l'augmentation n'est que spéculation boursière. Un fait qu'on n'annoncera ni ne débattera probablement jamais sur les ondes. Servilité oblige.

vendredi 1 juin 2007

La perspective change tout

Il y a de ça quelques années, j'ai eu un échange très inspiré avec une internaute ...

Si nous acceptons que l'être humain est fondamentalement issu de poussière d'étoile, qu'il erre toute sa vie durant à la recherche de son identité à la fois physique, intellectuelle, spirituelle et émotive, qu'il se sent poussé à voyager et découvrir d'autres mondes ... il devient donc inévitable que c'est en fait l'univers qui lui-même se découvre ...

Petit traité d’exo-psychologie

Pour ceux qui croient qu’il existe d’autres civilisations dans l’univers et que, sans nul doute, elles nous ont à l’œil (les plus pessimistes diraient « circulez, y’a rien à voir »), je crois qu’il est grand temps que nous nous penchions sur une nouvelle branche – l’exo-psychologie (quitte à la scier pendant qu’on est dessus).

C’est une branche qui peut s’avérer cruciale dans nos communications avec l’autre. Possiblement fondamentale. Car il faut l’admettre, tout est possible.

Une autre civilisation arrive-t-elle à la même conclusion sur le bien et le mal?
Voit-elle un univers binaire, manichéen (constante opposition entre deux forces opposées)?
Considère-t-elle les choses par degrés ou à leur état pur?

Bien sur vient aussi la question animale; ces extraterrestres sont-ils émotifs, ont-ils, comme dans les bons vieux films de science-fiction, privilégié l’intellect sur l’émotif? Ou font-ils le chemin contraire; partir du cérébral à la recherche de l’émotif? Ou encore sont-ils sur un plateau supérieur, qui nous est encore inconnu ou que nous ne connaitrons jamais? Ou bien sur un plateau inférieur, que nous ne pourrons sonder (alors là je doute mais enfin).

On peut même se demander s’ils ont une forme de pensée linéaire comme la nôtre. Peuvent-ils penser plus d’une chose, plus d’un flot de pensées à la fois? Ceci est sans nul doute fort probable. Pensent-ils en fonction d’un début et d’une fin, d’un objectif? Visualisent-ils ce qu’ils pensent (assument qu’ils ont le don de vision)?

Sans des réponses à ces questions, la communication, la compréhension même de toute communication ne peut être que complètement faussée. En tout cas, tout aussi faussée que ce que nous proposent les grands médias, qui n’ont cesse d’y aller avec des interprétations bonbon où à la saveur du jour. (Juste surpris qu’on ne leur a pas encore collé le mot ‘terroriste’. Attendez, ça s’en vient ça s’ra pas long … des extraterrestres barbus qui posent des bombes … ahlalala quel monde canon …)

Et ça c’est assumant qu’il y ait envie de communication du tout.
Si nous prenons exemple sur les chercheurs qui expérimentent sur les animaux de laboratoire, je n’ai pas encore vu une étude qui faisait état d’une tentative de communication véritable. La plupart du temps c’est « tais-toi pendant que je te pique à l’isotope radioactif » ou une imposition de NOTRE système de communication. En d’autres mots, le fossé intellectuel peut être trop grand; imaginez 10,000 ans de différence … il s’en règle des choses avec une si grande enjambée. Assez pour ne plus trouver rien d’intéressant à échanger.

On assume par ailleurs que s’ils nous visitent, ils sont animés par une folle envie de savoir quelque chose. Qu’ils ont de l’ambition, en quelque sorte. Ceci peut être révélateur d’au moins une chose – on se donne trop de crédit. Et s’ils parcourraient l’univers dans le but de se faire une bête armée d’animaux de labo, et que nos structures sociales, nos mœurs et nos petits chemins de vie étaient pour eux aussi excitants que la vie des lépidoptères. Les quoi? Justement.

Mais trêve d’humour tout à fait sans intérêt, il reste que je reste convaincu que le pire problème auquel nous serons confrontés lors d’un premier contact officiel est bien sur notre tendance à l’anthropomorphisme, c’est-à-dire notre vilaine habitude à chercher des ressemblances à nous partout où nous regardons. Et bien sur ceci nous mènera vers les interprétations les plus farfelues; croire qu’il y a de l’intérêt pour nous alors qu’il n’y en a pas, croire que nous sommes d’intérêt alors que c’est peu probable, croire qu’il peut y avoir un échange significatif.

Tout ceci peut sembler, à priori, fort déprimant mais ce n’est pas le cas; il s’agit de rester réaliste et de se dire que c’est NOUS qui avons quelque chose à apprendre. Alors à savoir s’ils ont envie de devenir tuteurs ou professeurs, il faudra trouver une manière de leur demander. Et espérer que cela soit dans leurs cartes ou que cela soit convenable dans une conversation de ce genre.

En tout cas, une chose est sure, un premier contact officiel ne sera pas sans conséquences. Si ce n’est que pour le fait qu’il nous remettra finalement en perspective avec notre réelle grandeur; il ne faut surtout pas oublier la belle leçon d’histoire fournie par nos ancêtres – la terre, finalement, n’est pas au centre de l’univers. Elle n’est même pas au centre de notre système solaire. Et finalement elle pourrait s’avérer être un simple arrêt de campagne sur un trajet ponctué de grandes gares centrales.

C’est le cas de le dire, l’exo-psychologie c’est surtout pour nous – parce que des grands traumatisés il y en aura à satiété si jamais le contact se concrétise.

Remise en marche officielle

Après moult et moult réflexion, j'ai finalement redonné vie au bon vieux potage!

Bien sur je suis toujours le même; toujours aussi imparfait et inconsistant ... mais il faut croire que c'est là le résultat de beaucoup de sang de gitan dans mes veines :)
Et d'ailleurs cette putain de force qui me pousse à être un libre-penseur casse pied téteux.
Bref on ne fait jamais dans le simple, quoi.

Bon alors trêve de tarasbicottage (est-ce bien un mot?) ... et bonne lecture. Enfin je l'espère.