lundi 20 août 2007

La fable du baloney et de l'humus

Comment VRAIMENT combattre le terrorisme en trois étapes:
1. S'assurer que tout le monde a un toit
2. S'assurer que tout le monde a de quoi manger
3. S'assurer que chaque individu a son petit coin à lui, sa petite vie privée et que personne ne vienne le traiter de fanatique parce qu'il ne croit pas la même chose que nous (i.e.: la PAIX).

Si vous y pensez un peu vous verrez bien que si on ne fait pas les trois on risque de répandre le feu plus que de l’éteindre.

Mais il faut croire que c'est mauditement difficile à comprendre!
Surtout le point #3. On est donc ben plus fins que les autres, tellement plus fins qu'on s'en va exporter notre "finesse" chez le voisin. C’est une chose de lui montrer sa nouvelle tondeuse. C’en est une autre de le juger et de l’humilier parce qu’il n’en a pas une.

Ce n’est pourtant pas si difficile; si nos soldats se font tirer dessus par les Afghans ce n’est pas parce qu’ils aident à nourrir et à (re)construire. C’est parce qu’ils arrivent là avec leurs gros sabots et jugent les Afghans comme des arriérés : Ils ne croient pas au même dieu et n’ont pas la même conception de la société que nous, en fait ils ne sont pas du tout comme nous! (quelle révélation!)
« Mange ton sandwiche au baloney pis ferme-là, mon espèce de fanatique religieux». Comme si nous n’étions pas des fanatiques nous-mêmes avec nos histoires de marché économique. Comme si les autres étaient bien plus racistes que nous.

La question qui se pose alors est la suivante : puisque nous ne sommes pas vraiment intéressés à combattre le terrorisme sans poser de jugement et que certains ne combattent ni la faim ou le manque de logis non plus, pourquoi sommes-nous allés là? Il semble d’ailleurs peu probable qu’on ne sache pas déjà tout ça, ce qui rend toute cette « opération » d’autant plus suspecte.

La guerre au terrorisme, dans ce cas, n’est guère plus qu’une excuse facile.
Allez Youssef, pour faire changement passe-moi donc le baloney, j’te refile l’humus.

En réplique à un article de Anne-Marie Lortie de LaPresse